Et non… cette fois pas d’accent tonique sur explosion… Potosi, c’est LA mine d’Amérique du Sud qui a fournie en argent la couronne espagnole. Et les conditions de travail n’ont malheureusement que très peu évoluées depuis. Des kilomètres de galeries souterraines à la recherche de minerai précieux. Les mines, pleines d’eau, sont creusées à la main et à la dynamite, vendu librement dans les rues de la ville au rythme d’un mètre par semaine. Seul le mineur ayant plus de 15 ans d’expérience les manipule sans aucune formation d’aucune sorte. Les plus jeunes entrent à l’âge de 15 à 17 ans et voient du même coup leur espérance de vie diminuer à 56 ans. Je ne fais même pas la liste des agents toxiques présents dans l’air, apporté par l’homme comme l’ammoniaque qui accentue les effets des explosions ou naturellement présent comme l’amiante. Une exposition de moins de deux heures n’est pas supposé être dangereuse, nous sommes quand même partit avec des masques.La descente aux enfers se fait par un petit trou creusé dans la montagne. On ne peut pas toujours se déplacer debout et il faut parfois courir pour éviter un wagon rempli de roche qui quitte la mine avec dix centimètres de boue au sol. Jusqu’à ce que notre guide nous presse de courir pour rejoindre une cavité. Encore un wagon sans doute… Mais non ! Il nous assurera que nous avons eu de la chance mais nous ne sommes pas de ce point de vu. Au total, 13 explosions à une quarantaine de mètre de nous. Le souffle appui sur la poitrine et c’est toute la montagne qui tremble. Chacune est appuyée par le cri des plus sensibles. Il faut quelque minute à certain pour arrêter de pleurer et se remettre de leur émotions… Il n’y a normalement pas d’explosion pendant les visites mais nous n’avons pas eu de chance. Le reste de la visite est tout aussi triste. Des bouteilles d’alcool à 96° vides jonchent le sol devant des idoles du diable (el tio). En buvant ainsi l’alcool le plus pur possible, on s’assure de trouver les minerais les plus pures. Mais alcool (à 96° !!) et dynamite ne font pas bon ménage et les accidents sont courants. Le tout payé 100 bolivianos par jour soit un peu plus de 11 euros. (quand même c’est un « bon » salaire pour le pays… de là à vouloir mourir à 56 ans pour une poignée de bolivianos…) Une visite que l’on n’est pas près d’oublier.
2 commentaires:
on est en plein germinal!
Très éloquent.... Mieux vaut ne pas être claustro pour y aller. Donc pas pour moi... Bises
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