jeudi 14 juin 2012

BILAN DE NEUF MOIS AUTOUR DU MONDE


 Voici donc mon ultime bilan qui clôturera mon long voyage. Tout ce qui me restera de ces nombreux mois seront mes récits. J’ai archivé presque quotidiennement neuf mois sur ce journal afin de lutter contre l’oubli et trouver un palliatif à ma mémoire. Je serai heureuse, plus tard, d’avoir tenu à jour mes faits et gestes. Car les heures, les jours, les mois, les années coulent. Chaque jour s’efface et le néant s’installe et triomphe. Mon blog a  ‘’fécondé’’ une existence. Neuf mois. Quel hasard… Mes écrits réguliers m’ont contraints à prêter une meilleure attention aux événements de mes journées. A mieux écouter, à penser plus juste (enfin, j’espère), et à regarder plus intensément. Ils étaient comme un rendez vous avec l’homme aimé. J’avais hâte de le retrouver(le blog, pas l’homme), afin de lui Conter, et de lui confier mes rires, mes peines, et mes émotions.
Mes photos aussi seront presque fidèles à mes souvenirs, même si l’image que l’on voit n’est pas le vrai rayonnement de ce que découvre l’œil. La photo est bien vaniteuse. L’écran réduisant le réel à la simple valeur de son objectif. Capter les réminiscences de ce qu’un visage nous envoie comme ondes impalpables…pas facile.
Je suis nostalgique aujourd‘hui. Mon rêve est enfin réalisé et sa fin est arrivée. Durant ce long voyage j’ai constaté combien l’homme s'auto détruit en détruisant notre mère terre,(je n’en remettrai pas une couche. Mon long récit  ‘’coup de gueule’’ (pour ceux qui suivent mon blog), est suffisamment explicite. Mais j’ai aussi eu beaucoup de bonheur avec ces mêmes êtres humains, locaux ou voyageurs tout comme moi.
A ce jour mon retour en France est arrivé. J’ai amorcé mon tour du monde sans savoir si j’aurais la force de rester jusqu’au bout de ma date fatidique de retour. J’y suis arrivée. Même si parfois ce n’était pas facile et que mon fort désir de revoir mes enfants me tenaillait les tripes. Durant ces neuf mois j’ai pris conscience que la virginité du temps était un trésor. J’ai visité de si belles contrées, rencontré de si beaux peuples. Mais surtout, j’ai été libre. J’ai contemplé le chant des hommes bien que parfois, jouant de fausses notes. J’ai bu un chocolat chaud pendant que le soleil rosissait sur le lac Titicaca. J’ai peiné dans les montagnes et en ai oublié ma douleur en atteignant les sommets. J’ai connu des heures entières de silence, nourrit  la terre de mes larmes, égayé le ciel de mes rires. J’ai aimé avoir chaud dans mon duvet pendant mes nuits, dans la voiture en Nouvelle Zélande, alors que la tempête déchainait sa rage sur la nuit. J’ai aimé arracher la vie a une grenouille choisie parmi tant d’autres en guise de repas. J’ai aimé ‘’pisser’’ dans la baie d’Halong, admirer ces femmes aux chapeaux coniques, voutées dans les champs de riz où pleurait le ciel sur leur dos. Nul doute que leur vie est normale pour elles. Comme on doit être riches d’être nées dans les rizières, plutôt que d’avoir vécu dans l’aisance pour ensuite connaître le déclin… J’ai aussi appris à ne pas bouger durant une heure (incommensurable pour moi), et observer la vie virevoltante de nombreux papillons aux couleurs de l’arc en ciel. J’ai aimé arracher un sourire à cette vieille femme édentée dans ce haut village perché de Bolivie. J’ai eu en cadeau cette énorme lune que je pouvais presque toucher, sur le tarmac de la frontière argentine. Non mes amis ce n’est pas Walt Disney qui l’a inventé pour ses dessins animés. Elle existe vraiment à Ushuaïa. Puis ce souvenir… de ce jeune homme indien nous promenant  main dans la main croyant que j’étais sourde et muette. J’ai aimé tant de choses… j’en ai détesté aussi, mais si peu… j’ai endormi pour un temps l’avenir, et fait passionnément l’amour au présent.
J’ai fait la paix avec moi-même, mais aussi avec vous tous qui m’avez fait souffrir et que j’ai aussi fait souffrir.
Aujourd'hui, ma dernière journée aura un goût de mort, le goût du départ…
Je reviens dans mon pays, qui, même s’il n’est pas parfait, peut se montrer fière de ce qu’il est. Et si l’on arrêtait de râler et  partir voir ailleurs ce qui se passe???….
Mais aussi, si l’on continuait de râler pour garder nos ’’privilèges’’ et ne pas ressembler aux autres pays qui n’en ont plus, voir pas, et il y en a tant. J’ai constaté une chose à travers ce long voyage. Le socialisme, tout comme le capitalisme sont tous les deux des échecs. Il serait bon de trouver une voie médiane.

Maintenant les MERCI, et j’y tiens.
Merci mes enfants d’avoir été près de moi durant ces longs mois de voyage, malgré la peine, parfois la souffrance de notre séparation. Merci ma fille d’avoir assuré ton rôle de super grande sœur. Encore une fois tu m’as montré que tu assurais en mon absence. Je peux mourir tranquille! Lol. Merci Pierre d’ être un papa exceptionnel, mais aussi un ami exceptionnel. Merci Claudine, Rosy, Ariane, mamie Chris, d’avoir pallié au manque matrimonial en étant présentes moralement et physiquement pour Ilan. Merci mes amies et amis (Cathou, Ivana, Martine, Claire, Lolotte, Saad, William, mes loulous, Danièle, Elvie, Patou…ho lala il y en a plein!!!), pour m’avoir régulièrement lu, et surtout soutenu grâce à vos messages  sur le blog ainsi qu’en privé. Si vous saviez comme cela était important pour continuer à avancer dans mon périple. Sans vous je ne sais si j’y serais arrivé. La matrice de tendresse existe dans l’amitié, vous me l’avez prouvé. Merci aussi à mes amis virtuels  dont la complicité s’est construite sur ‘’la toile’’,Jaz, Frédéric, yoyo. Nous allons passer du virtuel à la réalité maintenant. Ma maison vous est grande ouverte. Marseille, son ciel bleu et sa bonne humeur vous attendent. Pas pour toi Fred tu y est déjà, lol. Merci aussi aux amis(es) de mes amis(es) pour avoir suivi mon périple. Merci aux personnes vivant en Allemagne et en Russie, aux voyageurs sur le site ’’voyage forum’’, qui eux aussi me lisent de temps en temps et que je ne connais pas.
Un grand merci à Chouchou, François, Emilie, Nicole, Christine, qui ont fait un bout de route avec moi et ont dû me supporter!
Et enfin…UN énorme merci à ma famille. Philippe et Patrick mes frères, Frédérique ma géniale belle sœur, Dadou et Karine, cousin et cousine pour qui j’ai tant d‘admiration en tant que couple. Ariane ma sœur de cœur et ma jumelle, ainsi que Jean Michel son mari que j’adore. Ma maman adoptive et grand-mère de cœur de mon fiston, pour qui j’ai tant d’admiration, et de respect. Les papas de mes enfants, bien sûr. Vous m’avez tous fait confiance, c’était plus qu’important pour moi.
Merci à ma mère qui a eu l’heureuse initiative de me retrouver sur Facebook après dix ans de silence. Merci d’avoir pris le temps de me lire, de m’écrire, de m‘expliquer ce qui devait être éclairci. D’avoir enfin pris du temps, tout simplement, pour moi, ta fille. Nous allons maintenant nous revoir, et constater de la sincérité de ta demande de vouloir me retrouver. Et enfin merci papa. Sans ton aide, ta vision de la vie que tu m’a inculqué en si peu de temps je n’en serai peut être pas là…je t’aime et t’envoie tous les baisers du monde du haut de ton étoile. Merci aussi à ma tante et mon oncle pour ce qu’ils sont.
Un autre défi m’attend maintenant, recommencer à zéro. Ce ne sera pas la première fois, bien que  les années soient derrière moi maintenant. Ce sera peut être plus difficile car je ne peux plus trop me tromper. J’ai confiance. Le temps est devenu mon ami. Et ma bonne étoile, elle, ne prendra jamais de la bouteille!!!!
Allez Pomponette, il faut rentrer maintenant!
Mes enfants, maman rentre.


5 commentaires:

vali a dit…

voilà mes ''fans''! à l'heure où vous lirez cet ultime récit je serai dans l'avion.ci joint également les dernières photos d'Equateur.Laissez moi vos derniers messages que je lirai aussi une dernière fois en France avec toujours un immense plaisir. et comme on dit en Amérique latine: qué toutto vai biéné!!!
j'ai quand même la boule dans la gorge en écrivant tout ça....
à tout à l'heure!

Nicole a dit…

Je n'étais même pas à la maison pour lire tes derniers jours, snif. Comment vais-je faire maintenant sans tes aventures au petit-déjeuner ?
Quelle belle histoire, un nouveau tome va s'écrire maintenant qui commence par de belles retrouvailles j'en suis sûre, profite bien de tes enfants et de tes amis.
Ta caille qui t'embrasse bien fort et sera en pensée avec toi à Marseille vendredi.

Cathou a dit…

Et nous les larmes aux yeux en te lisant !
Gros bisous et bon vol ma valou !

Anonyme a dit…

Eh oui tt a une fin,c'est le principe même de la vie....quant à écrire ,même rentrée au port, tu pourras continuer à te répandre...depuis 1 980 j'en ai rempli des cahiers me disant " Je les relirai qd je serai bien vieille le soir à la chandelle"mais maintenant je crois que je ne les relirai jamais ...et la gde question est "Dois-je les brûler avant de mourir ou les laisserai-je à mes petites-filles?peut-être trop intimes ces confidences...tandis que toi ce sera un souvenir inoubliable de ce rêve concrétisé,ce rêve devenu réalité avec tes émotions,tes ressentis,tes propos philosophiques.....et ts ces paysages,ces peuples que tu as découverts,ces gens que tu as rencontrés:c'est une mine ce blog ..mais qui n'explosera jamais.

A TRES bientôt...Et en France qd tu liras ces qques mots Gros bisous d'Ivana.

Rocinante a dit…
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