frontière Colombienne et journée caliente!

Après avoir passé ma dernière nuit à Tulcán, direction la frontière en taxi, à quelques kilomètres du centre ville. Il pleut, pour ne pas changer. J’arrive au bureau d’immigration et me fais tamponner le passeport en deux temps trois mouvements avec un grand sourire du douanier: Bienvenido segnora!!! En sortant du bureau je suis assaillie par quatre vendeurs de pesos voulant mes dollars. Je refuse leur disant que je changerai à Ipiales, la première ville à deux kilomètres de la frontière. Un monsieur chauffeur de taxi vient à ma rescousse, et les engueule violement. Je crois comprendre malgré la vitesse à laquelle il parle qu’il leur dit qu’ils effraient les touristes en leur sautant dessus. Surtout moi une mojer!!! Je lui demande s’il peut me conduire à Ipiales. Pas de problème, et vous pouvez me payer en dollars si vous n’avez pas encore de pesos. Gracias segnior. Nous voilà partis sur la route toujours autant pluvieuse, non sans avoir voulu narguer mes vendeurs de pesos en leurs lançant ironiquement, ''qué touto vai biene''! Je  demande à mon chauffeur de me déposer au terminal de bus car je ne reste pas ici, mais je pars pour Popayan. Il me propose avant tout de retirer de l’argent en pesos au centre ville, n’ayant pas de machine de retrait au terminal. J’accepte volontiers. Mon instinct me dit que je peux lui faire confiance, et je le laisse seul dans la voiture avec mes affaires pendant que je retire de l’argent. Nous repartons pour la station de bus qui se trouve à quelques kilomètres. Il m’accompagnera jusque devant le bureau des tickets de réservations. M’aidera à acheter celui-ci pour Popayán, m’accompagnera jusqu’au bus en portant ma valise, et me recommandera chaudement au conducteur. Au moment de le payer, il balance sa tête de droite à gauche d’un air déterminé. Il ne voudra pas de mon argent. Pourquoi??? Allez savoir. Il m’a simplement dit aimer beaucoup la France. Je vous jure mes amis….je ne lui ai RIEN FAIT!!!!
J’embarque donc dans le petit bus local où je rencontrerais un jeune couple d’anglais fort sympas. Mais eux partent à Cali pour ensuite monter directement sur la côte Caraïbe. Nous ferons dix bonnes heures de route au lieu des sept escomptées. Travaux sur la route, attente en plein cagnard durant trente minutes que le policier, et sa carabine,venus contrôler les papiers, daignent rendre le passeport à l’anglaise. Il se posait la question sur la couleur du tampon. Il ne comprenait pas pourquoi son mari et moi avions un tampon noir alors que le sien était rouge. Il a failli ne pas là laisser repartir. Et force de lui expliquer qu’il y avait deux douaniers et que du coup il y avait deux tampons. Il y régnait une chaleur presque intenable dans ce bus. Il ne pleuvait plus et le soleil cognait les carreaux. J’étais en plus assise contre ceux-ci, avec pour m’enchanter encore davantage une grosse mama sur le siège d’à côté qui me piquait le quart de ma place. Au bout de quelques heures, n’y tenant plus, je lui ai gentiment demandé de se pousser un peu car en plus elle dégageait elle-même beaucoup de chaleur. Bref, un voyage merdique, accompagné d’un gros rhume depuis quelques jours. Ce soir je suis contente d’être enfin dans une backpacker sympa que j’ai trouvé sur internet. celle-ci est tenue, (tenez vous bien), par un Rabbin, qui en voyant mon nom de famille, me demanda si j’étais juive. Je le lui confirmais. Du coup, un grand sourire illumina sa également grande barbe, et j’eu droit à:
‘’Valeria, mi casa es tu casa!’’ ainsi qu’à une chambre privée pour le prix d’une partagée. Bon, la journée avait bien commencé, et elle a bien terminé. C'est bon la solidarité religieuse quand elle est bien utilisée! Demain visite de Popayan. Une ville blanche (encore une) qui m’a l’air fort jolie. Allez shalom et laïla tov!!!!
Traduction: au revoir et bonne nuit!( en hébreu bien sûr).