lundi 21 mai 2012

Mon dernier jour en Equateur et bilan


Après la Visite de la Mitad del mundo. La fameuse ligne de l’Equateur. Nous quittons Quito pour nous rendre dans la petite ville de Ibarra où nous effectuerons la superbe balade dans l’un des petits trains des Andes qui traverse le pays. Une journée enchantée à travers de jolis paysages. Le petit train s’est arrêté dans un petit village où ne vivent que des noirs équatoriens originaires des Caraïbes. ’’las salinas’’ Accueil en musique, lunch et visite d’un musée où nous apprendrons que le sel était ramassé dans les collines avoisinantes, et bien sûr traité et vendu. Mais nous sommes rentrés trop tard de la promenade, et mon dernier bus pour la frontière équatorienne partait à 17H. Pourtant  j’y suis ce soir à La frontière. J’ai eu la chance de trouver une voiture privée avec un papi son petit fils et sa fille pour m’y emmener pour seulement 2,50 dollars. C’était très sympa de leur part, car il n’y avait plus de bus passé 17H, et chouchou retournait aussi vers le Pérou.
C’en est fini de ce petit pays grand comme  la moitié de la France, qui s’étend de l’océan Pacifique aux profondeurs de l’Amazonie. L’Amazonie justement. Parlons en… Elle détient le triste record du plus fort taux de déforestation du monde. Et tout cela afin de privilégier les très nombreuses plantations de bananes, ainsi que le grignotage abusif des terres par les compagnies pétrolières. Et oui, quand on sait que l’essentiel des échanges commerciaux repose sur le pétrole, dont 75% des revenus servent à payer les fonctionnaires du pays. Viennent ensuite les bananes, les crevettes, café et cacao. A savoir que 250 000 personnes travaillent dans des conditions très pénibles et pour un salaire ridicule par apport au dollars qui depuis 8 ans a remplacé l’ancienne monnaie afin de relancer l’économie parait il. L’Equateur est le pays d’Amérique du sud qui a le plus bas pouvoir d’achat. Et pourtant, comparé au Pérou, les locaux ont l’air de mieux s’en sortir. Ils redoublent d’ingéniosité pour trouver du travail, n’hésitent pas à s’investir pour apprendre l’anglais et même le français, afin de travailler dans le tourisme avec plus de facilité. Bref, ils ont l’air moins faignants. Mais attention, ce n’est que mon ressenti! Leur président, bien que corrompu comme tous les autres, est peut être l’un des moins du continent. J’ai constaté que dans ce pays les enfants sont moins dans la rue. Une suisse allemande que j’ai rencontré à Quito et avec qui j’ai discuté, m’a effectivement confirmé (travaillant justement avec ces fameux enfants ’’délaissés’’), que le président avait mis en œuvre des structures dans tout le pays afin d’héberger, nourrir et scolariser ceux-ci jusqu’à leur majorité. Mais la délinquance reste visible comme dans toute l’Amérique du sud. Pas un pays que j’ai visité  n’y échappe. Ce qui entraine une atmosphère d’insécurité palpable à la nuit tombée.
Quant aux indigènes du pays, ceux-ci, afin de ne pas se faire oublier, ont crée la confédération des nationalités indigènes. Ils militent notamment pour le droit à la culture de la coca, qui ici est considéré comme illégal. Ils sont en minorité. On les trouve surtout en Amazonie. Le reste de la population est faite de mixité. Les filles sont vraiment belles. Des traits fins, moins marqués qu’en Bolivie et au Pérou. Les garçons aussi. Une communauté noir vit également ici. Je pensais au début qu’ils venaient des Antilles car ils parlent en majorité le français. Ayant discuté avec l’un d’eux, j’apprends donc qu’ils viennent principalement des Caraïbes. Haïti. Il représentent 10% de la population équatorienne. Beaucoup de racisme entre tout ce petit monde. Les uns reprochant aux autres de leur manger leur pain, ainsi qu’une délinquance accrue. Cela ne vous rappelle rien?…
Voici donc pour l’économie du pays. Côté tourisme, je ne dirais pas que c’est un pays incontournable à voir, bien que plus facile à visiter que ses voisins latinos. Une configuration géologique plus docile et un climat moins rude, mais souvent pluvieux. Il n’y a que sur la côte que le soleil a battu son plein. Les paysages contrairement à ce que dit le guide du routard ne m’ont pas paru si diversifiés que cela. J’avais l’impression d’être tantôt en suisse tantôt au Vietnam, les rizières en moins. Le pays n’est pas dépaysant. Le mode de vie occidentale est lorgné sans aucun complexe dans les villes, alors que sur la côte nous serons plus proche des mœurs africaines et caribéennes. Seules les ethnies indiennes ’’croupissent’’ encore dans les Andes et en Amazonie. Mais jusqu’à quand? On est en train de tout leur prendre. Les traces culturelles disparaissent contrairement aux voisins péruviens et boliviens. J’y serais restée 13 jours. Mise à part les ascensions des volcans (il y en a plein ici), Je dirai que l’on y vient pour s’y reposer, et  ‘’profiter’’ de la gentillesse des équatoriens. Ils sont vraiment adorables.
Il me reste un petit endroit à visiter que je ferai à mon retour de Colombie, avant de retourner à Quito où m’attendra mon avion pour la France.
Demain la Colombie.


2 commentaires:

vali a dit…

William,le jour où tu perdras le nord toi.lol. Frédéric tu va être content j'ai pris le petit train des Andes. Bonne lecture! bilan également de ce joli pays dans ce texte ainsi que les dernières photos. Bisous à tous(tes)!

fred a dit…

J'ai été interpellé par la situation économique que tu décris dans ce pays. J'ai vu aujourd'hui au cinéma un film américain qui décrit avec précision le monde de la finance, en particulier celui des traders, et qui montre ce qui s'est produit juste avant la crise de 2008. C'est incroyable ces gens-là qui gagnent un fric tellement monstrueux qu'ils ne savent pas comment le dépenser. Les pauvres s'appauvrissent encore (jusqu'où iront-ils e les riches s'enrichissent.
Autre point qui m'a interpellé : quand tu mentionnes les indigènes du pays, et le fait qu'on leur a tout pris... C'est une réalité historique qui me débecte. Je n'arriverai jamais à vivre avec cette connaissance de ce que mon pays et d'autres pays colonisateurs comme l'Angleterre ou l'Espagne ont commis comme génocides. Tuer la diversité culturelle, c'est tout ce que les pays dominants savent faire. Quelle tristesse !
Pour finir sur une note plus légère, enfin tu l'as pris ce petit train des Andes ! J'aurais voulu y être...
Merci pour ta petite pensée vers moi.