lundi 4 juin 2012

Mon coup de gueule.

Aujourd’hui j’ai fait une rencontre des plus importante. Me promenant dans les alentours de Pasto où se trouve un très joli lac entouré par les Andes, je remarquais un monsieur en train de prendre des échantillons de terre, d’eau, et de végétation. Il travaillait pour une association écologique me dit il, et récoltait des échantillons à travers tout les pays afin de rendre compte aux gouvernements concernés de la catastrophe écologique en cours dans leur pays. Nous avons parlé de mes voyages, et je lui ai donc raconté mes terribles constats quant à l’horreur économique et écologique de tous les pays traversés. Pas un seul n’est épargné de la destruction future à cause de l’être humain. Il m’appris qu’il revenait de Russie et du Japon, et me raconta quelques horreurs. D’où mon coup de colère ce jour. Pas de joli récit sur les environs de Pasto, mais plutôt préférer parler de notre belle bleue. Car mon tour du monde doit aussi me rendre, nous rendre (vous qui me lisez), compte que tout n’est pas toujours aussi rose, ni aussi bleue. Je le quittais donc toute à mes réflexions sur ce qu’il m’avait appris, mais aussi sur ce que j’avais moi-même constaté. Je me souvenais aussi du cri d’alarme de Nicolas hulot. Je ne puis donc m’empêcher de vous relater ce qui me tient à ce jour tant à cœur. A savoir la mort de notre civilisation.
Notre ‘’Pachamama‘’, la reine mère, notre planète bleue, souffre par la faute de l’être humain car nous consumons au lieu de consommer ses ressources premières. Constatez donc en Amazonie, j’en ai un peu parlé dans un de mes récit sur l’Equateur. Et pourtant… Comme notre mère est belle et resplendissante…elle ne demande qu’à nous donner ce dont nous avons besoin. Et nous prenons, sans nous modérer. Elle est épuisée notre maman.
Nous aurions besoin, tous pays et civilisations confondus, d’appliquer la fameuse loi du juste milieu. Le yin et le yang. Le progrès est une chose formidable, mais nous sommes victimes de celui-ci. L’intelligence et la réflexion humaine ne sont plus, la puissance, toujours humaine, l’a remplacé. Ce sera à qui mieux mieux, et tout cela à coup de pognons. En attendant la terre est en train de mourir, et dans un sursaut de survie enverra valdinguer l’humanité. Les forêts, poumons de la planète sont à plus de la moitié détruites. Le pétrole en est surtout responsable. Les pays  ‘’pauvres’’, et je mets pauvres entre guillemets, comme par exemple la Bolivie, qui est en réalité riche en matières premières, exploitent justement celles ci plus que de raison, et ce dans des conditions de travail plus qu’accablantes. Les mines de Zola sont encore d’actualité. Je vous en avais aussi parlé. Le Lithium dans le Salar d’Uyuni, matière première que le japon achète en grosse quantité pour ses batteries de portables etc, sera très vite inexistant.  Cette matière si rare à trouver. Et je ne parle que de la Bolivie. Pays qui m’a tant émue. Lorsque nous constatons ce qui se passe en Afrique, en Asie, et en Russie, dans la région du Kazakhstan, une ville nommée Sarikamys, où la Société TCO exploite de manière éhontée le pétrole, en envoyant s’épancher dans le ciel  des tonnes de souffre, qui empoisonne mortellement la population. Récit du monsieur rencontré.
Einstein disait: Nous avons la profusion des moyens et la confusion des intentions. Nous avons les moyens, il nous reste simplement à PRECISER les intentions.
Il est temps, non pas de nous réveiller, car nous le sommes déjà, mais de REELLEMENT agir. Bien sûr vous n’avez pas attendu que la valoche fasse son tour du monde pour cela. Et ce que vous lisez n’est pas nouveau pour vous, les émissions de Arthus Bertrand, et de monsieur Hulot nous le rappellent régulièrement. Mais quand on le découvre par soi même, la donne change.
Nous ne pensons plus à l’utilité de faire les choses, mais au pouvoir de les faire.  ’’je peux, donc je fais’’. Il y a aussi la célèbre phrase de Descartes:  ’’je pense donc je suis’’. et je rajouterais: ’’je ne pense plus donc je ne serai plus’’. Nous en sommes venus à adorer le matériel plus que nous même. Nous voyons chaque année des personnes changer leurs appareils multi media, alors qu’ils n’ont pas plus de un an d’utilisation, alors que ceux-ci fonctionnent encore très bien. Tout cela par mode. Sans penser aux dégâts que cela cause à notre planète, et par ricoché à l’humanité. Pour être ‘’heureux‘’, il faut que nous accumulions des dizaines d’objets de plus en plus sophistiqués. Nous sommes comme des chiens. La pub nous lance son  ‘’va chercher!’’, et nous courrons.
‘’pays riches qui ont tout et que rien ne satisfait.
Pays  ‘’pauvres’’ qui ont peu et qui se satisfont de tout.’’   
(Nicolas hulot).
La révolution de l’esprit est obligatoire, elle nous attend. Pensons à penser avant de consommer. Puisque  les ressources se raréfient, nous devons ralentir nos rythmes de consommation,  simplifier notre existence, revoir à la baisse nos exigences. De toute façon les crises économiques nous y obligerons. Pourquoi Les organismes végétaux, biologiques, animaux se côtoient ils  dans l’équilibre? Ils se détruisent, se tuent, et se reproduisent en harmonie. Le solfège est bien réglé. Alors que nous, êtres humains qui avons la faculté de penser ne parvenons  pas à coexister tranquillement. Nous jouons désaccordé. Un écrivain a dit: ‘’Nous sommes comme un enfant capricieux dont la terre est notre  chambre, les animaux nos jouets, les arbres nos hochets‘’.
Limiter le matériel ne veut pas dire l’abolir. Tout simplement garder un téléphone portable quatre ans au lieu de le changer tous les ans, sous prétexte qu’il n’est plus à la mode. Garder son téléviseur dernier cri jusqu’à son dernier souffle. Jeter son micro onde qui en plus est nocif pour la santé, et ré apprendre à réchauffer sur la cuisinière, comme avant. Les petits gestes écolos de chaque jour à grande échelle humanitaire soigneront notre Pachamama. Et ce n’est pas parce que nous limiterons notre consommation que nous serons plus pauvres pour autant. Et puis…là aussi nous avons une image bien erronée de la pauvreté. Les Nations unis établissent les dimensions de pauvreté ainsi: Vie brève, illettrisme, exclusion, absence de ressources matérielles. Pas faux, mais pas vrai non plus. Donc si je comprends bien une famille balinaise illettrée, vivant en pleine nature entourée de fruits et légumes, élevant des animaux, pour les consommer, habitant dans une maison de bambou, sans fenêtres et sans portes, vendant le résultat de leur récolte est donc pauvre. De plus, est il  normal que cette famille dorme sur des tapis et mange par terre? Est il normal que cette ladite famille se lave à l’eau du puits? Mais ils sont pauvres ces gens! Me direz vous. La normalité…. Cette foutue normalité!!! Nous trouvons normal d’avoir une maison, des meubles, une cuisine super équipée, une bagnole pour accompagner nos mômes à l’école.  Mais trouvez vous normal de vous demander chaque fin de mois si vous arriverez à payer votre prochain loyer et vos traites après avoir acheté de quoi vous nourrir au super marché d’à côté??? Nous avons une maison et une autre sorte de richesse.. Mais la maison et cette foutue richesse nous a aussi! Ce n’est qu’une simple question de priorité. Tout comme le choix d’investir dans mon tour du monde, ou de changer  ma voiture qui n’aura pas la cinquième vitesse cassée et les vitres électriques déglinguées. Cette famille de balinais n’est pas plus pauvre que nous. Elle n’a pas besoin de fenêtres ni de portes pour sa maison de bambous. Il fait chaud toute l’année. Ses priorités sont autre part, sa culture, son éducation sont différentes. Cette famille est socialement reconnue malgré son illettrisme. Cette famille  est indépendante. Et des famille de ce type en Asie et en Indonésie, il y en a plein. Lorsque vous demandez à un asiatique s’il se sent pauvre, il vous répondra: est pauvre celui qui ne sait pas se débrouiller avec ce qu’il a. Est pauvre celui qui dépend du matériel.  Est pauvre celui qui a tendance à associer sa valeur personnelle au degré de sa valeur sociale. Là se trouve la philosophie asiatique et indonésienne. C’est nous les occidentaux qui leur avons amené et appris notre notion de ’’richesse’’ en leur montrant notre monde à travers la télévision. Quel désastre que cette mondialisation… La réelle pauvreté se traduit à travers la dépendance, c’est-à-dire la réelle mendicité, la réelle vie dans la rue, la maladie, la difformité dû aux accidents, mais ENCORE l’extrémisme religieux. Tout ce que je viens de décrire nous rend pauvre car nous empêche de trouver du travail. Mais aussi la réelle pauvreté se trouve dans l’indifférence, l’invisibilité, et le rejet que l’on peut porter, nous ‘’les riches’’ à ces réels pauvres. La réelle pauvreté se trouve par exemple au Japon. Oui dans ce pays soit disant si facile à vivre, si sécuritaire. Je vous invite à taper sur Google: ‘’snakehead’’. Je ne puis vous raconter tout ce que m’a dit mon monsieur du lac, ce serait trop long. Mais ce qui s’y passe est abjecte. On exploite la misère humaine. Quant aux rescapés de Tchernobyl, ils sont totalement oubliés par le gouvernement. Toujours le récit de mon monsieur du lac. Je peux vous dire, que Je me rends compte maintenant de tout ce que j’ai fait, mais aussi et surtout! De tout ce que je n’ai pas fait pour  la planète, ainsi que pour mes semblables . Mon dieu que j’étais inconsciente…et pourtant je savais au fond de moi. Tant que nous ne touchons pas du doigt… j’ai vu, et j’ai touché…
Allez, un peu de théologie.
Dans l’ancien testament, premier chapitre de la genèse, j’ai oublié le numéro du verset, il est dit:
‘’Et Dieu nous créa à son image’’.
Là où le bât blesse, est ce que les religions judéo chrétiennes ont fait de cette phrase.
Nous avons appris qu’une ‘’personne’’ au ciel, nous surveillait, nous jugeait, et nous punissait si besoin est.
QUELLE CONNERIE!!!!
Lorsque nous ETUDIONS vraiment la bible, qui en réalité n’est d’aucune religion mais simplement une philosophie de vie. Donc, lorsque nous  APPROFONDISSONS vraiment ce verset, en allant chercher d’autres versets qui appuient celui-ci, nouveau testament compris. Nous comprenons que Dieu est simplement le COSMOS. Une force et une entité à part entière. Et nous en faisons partie. Nous sommes donc, AUSSI Dieu!
Une entité crée d’atomes, (pour simplifier), liés les uns par les autres, d’une dose certainement bien calculée de CO2 pour la terre etc… Les étoiles, les nuages, la nature, les minéraux, les animaux, et NOUS! Dieu ne serait pas, s’il manquait une seule de ces compositions.
Grosse différence pour l’homme, nous avons la parole, la réflexion, le pouvoir et la puissance. Nous l’utilisons si mal… Mais nous n’aurons JAMAIS!!! Le dessus sur notre Reine Mère, la terre. La terre est Dieu. Et dieu est mortel puisque nous le sommes aussi. Il nous a fait à SON image.                        A Bali les arbres, les montagnes, sont entourés de grands tissus afin de les protéger du froid, les fleurs sont vénérées, les animaux aussi. Chaque jour des offrandes sont faites aux végétaux, animaux, et minéraux. Ici on s’occupe de la pachamama. Les occidentaux sont en train de tout détruire en ayant introduit l’emballage plastique sur ces îles depuis une dizaine d’années. Depuis, celles-ci sont envahies par des déchets, et ce, en pleine nature. Idem pour l’Amérique Latine. Les indonésiens avaient pour culture de se servir de feuilles de bananes en guise de sachets, mais aussi en guise d’assiettes et de verre. Ces feuilles jetées dans la nature se dégradaient d’elles même. Aucune pollution. Bien au contraire. Tout revenait à la terre.
N’oublions pas, que nous sommes seuls, propre juges, et RESPONSABLES, de chacun de nous et de nos actes.
Changeons  grandement certaines de nos habitudes, en arrêtant de vouloir être plus fort que son voisin, et mettre en commun nos différences culturelles et autres en une unité supérieure. Prenons exemple sur les anciennes civilisations qui maitrisaient bien des aspects comme l’irrigation des eaux, les cultures etc…
Et comme dit Monsieur Hulot (et oui encore lui).
Revoir l’ambition du projet humain pour se concentrer sur l’essentiel. Quant à moi je dirais, l’essence du ciel.
C’est à ce prix que nous pourrons remplacer le mot civilisation dans un cocon de bonté et de beauté. C’est alors ici que le paradis tant cherché sera enfin trouvé.
Telle est ma pensée ce jour. Elle n’est pas vérité absolue bien sûr. Mais je sais une chose. Seul celui habile de ses mains s’en sortira au moment de la catastrophe qui nous attend. Car elle arrive la catastrophe! Ok, je sais, vous n’êtes pas forcément d’accord. Il y a sûrement matière à polémique et à philosophie. En attendant, en rentrant, J’ai du boulot pour changer mes habitudes. Et vous???

8 commentaires:

vali a dit…

Une rencontre importante. Juste en fin de voyage. Ce n'est pas un hasard.

vali a dit…

quelques photos des alentours de pasto.

Anonyme a dit…

Merci pour cette belle diatribe Valérie ,cette mise en garde tellement logique et hyper importante pour la survie de notre espèce et de notre planète...mais bien sûr que le monde est devenu fou!!et il n'y a pas d'âge pour cela ;je vois autour de moi tant de gens de ma génération qui st devenus les champions du gaspillage,de la consommation à outrance.On a l'impression qu'ils vivent en disant:"après moi le déluge"!et encore s'ils étaient plus heureux pour autant!!même pas...Tu n'es pas au bout de ta colère;par moments j'ai l'impression d'être comme Don Quichotte,d'appartenir à un autre temps, celui où la simple sagesse populaire servait un mode de vie intelligent et raisonnable.

Philosophiquement et affectueusement à toi.IVANA.

Nicole a dit…

J'en profite pour signaler la journée mondiale de l'océan le 8 juin http://worldoceansday.org
Bises

Cathou a dit…

Alors, on fera le gâteau de Maka au feu de bois !!!

fred a dit…

Je souscris à 200% à ta longue réflexion, à ta colère, à ton cri d'alarme. Il me vient des images en tête dont le sens et la pertinence explosent aujourd'hui devant mes yeux : en 1976, le graphiste Michel Granger avait illustré "Oxygene" (ô le bien nommé !), le premier album de J.M.Jarre. Sur la couverture du disque, on voit notre mère à tous, notre chère Planète Bleue, rongée comme une orange qu'on épluche avec des bouts de chair qui partent en lambeaux, et un crâne humain jaillissant de cette peau bleue que l'on écorche. Quelle image puissante !! Et personne à l'époque n'a dû en comprendre le sens.
John Trudell est un poète amérindien qui dépose ses vers sur une musique rock électrique. Son phrasé porte en lui la souffrance de ses ancêtres exterminés humainement et culturellement par les blancs d'Europe. Voici ce qu'il écrit en parlant de la Terre : "Crazy Horse / We hear what you say / One earth one mother / One does not sell the earth / The people walk upon / We are the land / How do we sell our mother / How do we sell the stars / How do we sell the air / Crazy Horse / Too many people / Standing their ground / Standing the wrong ground / Predators face he possessed a race / Possession a war that doesn't end / Children of god feed on children of earth / Days people don't care for people / These days are the hardest / Material fields material harvest ..."
Ce titre me fait chialer chaque fois que je l'écoute...
Bisous Vali... A bientôt...

vali a dit…

Merci Nicole pour l'info. cela se passe au Brésil cette année je crois. Cathou,morte de rire on se contentera de ton four! Fred on est connecté en même temps! je viens de voir ton message apparaitre. Tu auras pour mission de me faire découvrir ce poète amérindien à mon retour! bises mes amis (es).

MissJane a dit…

Ben dis donc, ça fait plaisir de lire ton coup de gueule.
Oui, nous devons nous réveiller et changer nos habitudes.
Une émission cette semaine ou ils disaient que chaque français jette 20 kg de nourriture par an !!!
Quelle ignominie.
Tu es devenue une ambassadrice de la Terre, tu porteras la bonne parole car :
A force de silence, on meurt d'indifférence.
A bientôt, nous attendons ton prochain retour.
Bises